Un beau panel des gestes propres au télémarkeur dans la vidéo sélectionnée qui est visible à la fin de cet article.
Le télémark à l'ancienne ça ressemble à ça, c'est chouette non? |
Ça me démangeait depuis pas mal de temps déjà. Une rencontre sur un télésiège avec un télémarkeur en 2006 à la Rosière qui ne jurait plus que par le "talon libre" m'a convaincu qu'il faudrait y venir un jour ou l'autre...
En décembre 2010, je me débrouille pour pouvoir passer la saison à Gourette et je décide d'investir sans essai préalable dans du bon matériel : grosse prise de risque au regard du budget nécessaire!
Mes skis encore montés en alpin à la Rosière... |
Comment j'ai débuté le Télémark :
Phase I : le rodage en mode guerrier
04/01/2011 : 450m+/- avec les peaux : 1ère descente, la neige est dure et rien d'inoubliable ni de trop dérangeant. Le style est loin d'être là, tout comme la vitesse c'est une première quoi...
Je profite des conseils d'un pisteur mais il n' y aura quand même pas eu grand chose d'intéressant à retenir.
Si ce n'est de très bonnes sensations en montée on peut attaquer bien droit dans la pente en ski de rando! Une belle gamelle m'a rapidement fait comprendre la différence entre la "position rando" et la "position télémark" de mes fixations : le tout étant très éloigné de la position alpine qui m'est familière depuis 25 ans déjà...
10/01/2011 : 730m+/- montée en 1h10 juste 10 min de plus que la dernière fois pour 300m de plus, par les rouges, c'est mieux d'autant que pour l'instant la bonne surprise c'est la tenue des skis en montée : même sur neige dure et glacée ça bouge pas d'un poil. Le fait que se soit des "fats" doit aider pas mal!
-> Bref, le télémark pour l'instant c'est bien, mais en montée :-)
13/01/2011 : 1000m+/- (monté en 1h34) : sensations toujours moyennes à la descente la neige étant toujours très dure et pas très agréable, une courte portion de neige "fraîche de canon" laisse tout de même entrevoir quelques bonnes sensations.
J'ai aussi commencé à intégrer une différence fondamentale avec le ski alpin. On positionne le pied/la spatule amont devant le pied/la spatule aval lors du virage soit exactement l'inverse de ce qu'il se passe à ski.
Une fois ce point bien intégré les progrès se font plus nombreux.
Bilan après ces 3 sorties expérimentales :
L'envie de faire une vraie session de télémark sans se farcir la montée avec les peaux est bien là. Il ne reste plus qu' à attendre les conditions neigeuses idéales qui décidément se font attendre.
Gourette en 2006... |
Phase II : la pratique avec les remontées mécaniques
24/01/2011 : 5700m- au compteur en 3h00 ! Moi qui pensais que ce serait cool le télémark.
Je triche énormément (garde les talons plaqués aux skis) dés que la pente est "très inclinée" mais sur pistes rouges légères ça passe super : le plaisir est enfin là. Pas encore sur toute les pentes mais ça va venir...
En revanche, dès que la neige est dure c'est vraiment toujours aussi bof, en alpin je trouvai déjà mes skis limites sur ce point mais en télémark ça devient carrément la misère. Avoir des carres bien affûtées semble primordial en télémark.
Idem pour les journée du 25 et du 27 janvier ainsi que celle du 7 février avec une décroissance dans le volume car les cuisses ne suivent plus. Il faut une relative bonne fraîcheur physique pour apprécier, assimiler et profiter pleinement de cette forme de glisse, une préparation physique peut même être envisagée pour aborder au mieux le télémark.
Le Snow-board me permettra de récupérer de temps en temps... |
Phase III : le déclic
18 février A Luz Ardiden : La neige est excellente sur tout le domaine : 8900m- en 6h00 et quel pied.Certaines pistes sont avalées ou plutôt dévalées entières et sans "tricher". A midi je suis déjà haché mais après une pause sympathique et salvatrice, je repars de plus belle. Le fait que les pentes soient un peu moins incliné qu'à Gourette m'aide énormément à progresser et à prendre de la confiance.
C'est sur fond de fatigue et de gros son que je découvre LE geste, pour contrer efficacement l'installation de la fatigue musculaire. Je m'abaisse "au max" pour augmenter l'appui du pied arrière (celui qui est décollé) sur l'avant de la fixation (en reposant bien le tibia contre la chaussure) comme ça l'effort physique repose principalement sur la jambe avant alors que le poids reste quand même bien réparti sur les 2 skis (en télémark c'est souvent du 50/50).
Au lieu de se cramer les 2 cuisses en même temps : on alterne! Ben oui, c'est ça le télémark. J'aurais aimé le comprendre plus tôt :-)
Le plaisir est énorme, je retrouve vraiment ce que j'aime dans le ski et dans le snow : les grandes courbes, la vitesse (encore relative) la proximité du sol et l'esthétisme. L'ensemble est inégalable.
Même le fait de "tricher" afin de passer en fluidité certains passages trop bosselés devient plaisant grâce à l'enchaînement des "2 styles" et la reprise du talon libre dés que possible.
Le fait de se cramer les cuisses passe au second plan : c'est même du bonus pour la course à pied et le vélo.
Bref, tout est bon avec le libre talon...
Mi février, la neige est enfin là... (Peyragudes) |
Épilogue :
Seulement 3 autres sorties avant la fin de la saison, Peyragudes semble bien agréable à skier en télémark mais je n'ai pas pu optimiser totalement cette belle journée aussi bien physiquement que mentalement... On s'offre avec Sophie une très belle dernière sortie pour célébrer le printemps Luz-Ardiden avec un gros 8600m-...Hélas "pas de photos sans appareil"!
Ma devise hivernale dorénavant : Talon libre, Esprit libre !
Voici la vidéo bien méritée...(ensuite vous pouvez facilement enchaîner sur ce qui se fait de plus moderne : c'est bien aussi).
Mes conclusions (provisoires) en matière de sécurité :
Ma gamelle en ski de rando lors de ma 1ère sortie ayant permis une belle rencontre entre ma rotule gauche et mon ski j'ai acheté des genouillères, avec ça, c'est totale confiance.
J'ai hâte de me prendre un gros gadin en pleine bourre pour tester l'utilité (les genoux arrivent-ils à toucher les skis?) car je trouve ça quand même un peu désagréable à porter.
J'ai opté pour des stops-skis : obligatoire pour participer à des compétitions de ski de rando à défaut de leash souvent préférés par les randonneurs ou les pros de la poudreuse mais je n'en suis pas là et la perspective de me prendre des skis de 3 tonnes sur la tête ne m'enchante pas plus que ça.
N'hésitez pas à me poser vos questions par mail ou via un commentaire.
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