16 octobre 2011

Echec au Petit Gabizos...

Petit Gabizos par le Col du Soulor (tentative d'ascension avortée) :


C'est la première fois que je fais demi tour avant un sommet à cause d'un manque de capacité ou de témérité...
Armé de mon "Veron", on part avec Sophie au Col du Soulor (1474m) pour l'ascension du Petit Gabizos (2639m) en mode MUL évidemment. Le profil de la randonnée est simple : après 15 minutes de piste, c'est tout droit dans les pâturages pendant environ 800m de dénivelé, puis crête un peu aérienne, avec quelques passages de 2° degré, non difficiles mais dangereux d'après le topo... On s'en souviendra.


Départ en douceur sur une piste...

Rien de transcendant dans la longue et de plus en plus raide pente herbeuse (monotone) qui nous attend. La vue se "limite" au Col du Soulor, et aux pistes de VTT et de ski de fond du Val d'Azun. En prenant de l'altitude, on voit de plus en plus la plaine recouverte d'une mer de nuage très basse avec quelques coteaux émergents...
Un Gypaète Barbu nous passe au dessus, le Pic du Midi de Bigorre et son observatoire sortent des brumes matinales à l'Est, les couleurs automnales accompagnées de leurs traditionnels chasseurs sont bien installés dans le secteur, c'est quand même très beau!


Vue vers l'Aubisque


Val d'Azun et Pic du Midi au fond.

L'effort tout comme la montée n'en demeurent pas moins un peu lassants surtout au goût de Sophie qui apprécie de plus en plus les bâtons. J'affectionne tout de même assez ce genre d'effort l'assimilant à de la "préparation physique" idéale pour le trail et le télémark que j'espère pouvoir pratiquer de nouveau au plus vite.

2h15 après être parti, on atteint la crête de Bassiarey à l'Est du Pic du Petit Gabizos : large et facile dans un premier temps avec toutefois une roche très corrosive et friable qui émerge de plus en plus de l'herbe. C'est fluide et la progression est aisée mais on sent que l'on a perdu déjà pas mal d'énergie dans la 1 ère partie de la montée.
On recharge un peu les accus lors d'une petite pause où 2 autres randonneurs font demi tour l'un ayant un train à 13h00 : ils nous souhaitent bonne chance et prudence, nous mettant un peu en garde sur le danger à venir... Je leur répond que si on ne le sent pas, on fera demi tour (en pensant quand même que ça n'a jamais eu lieu jusque là mais bon...).


Crête large au début...



Vue vers le sud depuis la crête de Bassiarey

30 min plus tard, on range les bâtons, les choses rocheuses commencent, et très vite l'hypothèse de faire demi tour est évoqué puis répété... puis décidé... D'après le guide tout peut se faire sur le fil jusqu'au sommet : franchement il faut être très accroché et il est très difficile d'imaginer que la 2ème partie soit moins risqué quand on voit la tronche de la paroi, de plus, la roche est mauvaise et se délite facilement!





Arête finale...
Falaises au Sud...
Un passage légèrement cairné et très exposé évite la crête devenue arête vers le Nord mais il y'a de la neige gelée et une potentielle chute de 600m guère engageante. Au Sud il y'a de magnifiques "falaises" difficiles à prendre en photos étant donné qu'elles sont à notre aplomb qui bloquent toute capacité à se redresser complètement ...
Le demi tour s'opère doucement et très prudemment avec chacun un petit coup de stress sur certains passages : j'ai rarement été autant plaqué à une paroi qu'ici. Le minimalisme au niveau du poid du sac à dos permet une plus grande agilité dans les mouvements et donc à mon sens plus de sécurité.

Mini désescalade pour sortir définitivement de la crête.




On retourne manger en terrain (presque) totalement plat et stable : ça fait du bien! Dans la plus grande tradition familiale je traite le pic de tout les noms, surtout pour relâcher la pression, heureux d'être là sans avoir fait le sommet mais quel dommage de ne pas avoir pu profiter du panorama à 360° et de la vue vers l' Ouest.

Son grand frère, le Grand Gabizos (2692m) par Gourette et le Sanctus n'a qu'à bien se tenir si j'en ai l'occasion j'irais le faire prochainement!

Pause déjeuner sur l'herbe : ouf on est est sauvé!

Après le repas bien mérité et apprécié, descente très agréable (plus que ce que l'on imaginait lors de la montée) et rapide dans cette pente herbeuse où l'on s'amuse avec les bâtons. Le fait d'être chargé au minimum est toujours un vrai plus pour les genoux.
Hélas, quand même une gamelle pour Sophie avec un doigt un peu retourné à la réception mais rien de grave.
La photo ci dessous illustre bien la "notion" de pente herbeuse caractéristique de pas mal de balades dans ce secteur des Pyrénées et de la Vallée d'Ossau.

Descente idéale pour tester l'utilité des bâtons...

Rien d'urgent, mais à refaire avec quelqu'un de plus expérimenté car je suis curieux de tester une nouvelle fois ma réaction face à ce chantier qui m'a quelque peu déconcerté là haut :-).


Avis aux amateurs...

7 commentaires :

  1. Anonyme19/10/11

    Pas fait mais ce n'est pas un sommet réputé facile ... (il y a eu des morts et des blessés dessus me semble t'il)
    Highpictv

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  2. Anonyme19/10/11

    Etre capable de renoncer et de le dire, c'est une sacré qualité, bravo.
    Incrédule

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  3. Anonyme19/10/11

    Bravo, d'avoir été prudents. Ca a l'air d'être quelque chose que cette sortie là. Bravo à Sophie.

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  4. Laulau19/10/11

    Savoir évaluer la difficulté par rapport à ses capacités et savoir renoncer sont 2 qualités indispensables en montagne !
    Laurent

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  5. Anonyme20/10/11

    +1
    Eviter de chuter sur 600m et revenir entier en ayant pris du plaisir ... je ne vois vraiment pas où est l'échec ?
    LeNovice

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  6. Anonyme20/10/11

    Tu as bien raison, le Grand Gabizos est bien plus sympathique, tu laisses ta voiture dans le cirque du Litor, il y a une rude montée mais la crête finale est aussi belle que facile!
    Vertdino

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  7. Anonyme20/10/11

    Belles photos, Merci !

    Il n’y a aucune honte à avoir renoncé, en effet !
    Dans les pics « faciles » (dans la mesure où ils ne dépassent pas le I/II par les voies normales), je trouve que les Gabizos sont parmi les plus impressionnants des Pyrénées du fait de la raideur du terrain, de la mauvaise qualité du rocher et du caractère effilé de leurs arêtes.
    On l’oublie souvent, mais le I et le II n’ont pas du tout le même visage selon qu’ils se situent dans des faces, des couloirs sécurisants ou sur des crêtes aériennes et découpées !

    vertdino a écrit :
    "le Grand Gabizos est bien plus sympathique, tu laisses ta voiture dans le cirque du Litor, il y a une rude montée mais la crête finale est aussi belle que facile!"

    En effet, tu as peut-être vu trop... petit, pour un coup d’essai !
    Dans le secteur, il peut être plus judicieux de commencer par le Grand, dont l’arête ouest depuis le col de Pène Blanque est moins impressionnante, quoiqu’aérienne aussi par endroits.
    Cela permet de se familiariser avec ce terrain un peu particulier, et voir si on a suffisamment d’affinités pour continuer !

    Si c’est bien le cas, et si on a le temps, la forme, et pas trop d’appréhension, on peut envisager la traversée jusqu’au Petit par la crête des Tailhades, puis la brèche Edouard qu’on gagne depuis le col du Pourtet en contournant le Petit Gabizos par l’ouest (le ressaut sud de l’arête, qui monte direct depuis le Pourtet, étant coté D !). Ça ne dépasse pas non plus le II, mais ça décoiffe !

    Mais on peut aussi atteindre le Pourtet, puis la brèche, depuis la route du Soulor (cirque du Litor) ou depuis le val d’Azun, par la vallon de Labardaous.
    Passer par la brèche Edouard est sans doute la voie la plus normale pour atteindre le Petit. Mais ça reste un peu scabreux du fait de la raideur et du terrain souvent délité..
    Hermelin

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